Miroir oh mon beau miroir numérique, dis moi combien j’ai de likes ?

Hyperconnection numérique. Je t’aime moi non plus !

Les français passeraient jusqu’à cinq heures devant leurs écrans par jour ! ( Etude de Santé Publique France). Cette étude note que cette consommation est depuis dix ans inscrite sur une courbe qui grimpe considérablement. Elle montre une hausse de 50 % en dix ans. Dépendance numérique : tous concernés ? Caroline Vieilleribière, psychologue psychothérapeute à Mont de Marsan répond sur ce sujet.

psychologue a mont de marsan caroline vieilleribiere parle de la dependance numerique

DÉPENDANCE NUMÉRIQUE SOMMES NOUS TOUS CONCERNÉS ?

Sans diaboliser le net !, l’espace du numérique permet aussi de faire de belles rencontres. Être connecté de façon raisonnée, peut participer au développement de rencontres dans la vraie vie. Si parfois une majorité d’échanges peut se résumer à des liens éphémères qui peuvent s’interrompre à tout moment…la crise du COVID, a permis de construire des regroupements solidaires de proximité.

Loin de vouloir noircir le sujet, il est question surtout de se poser à soi-même la question du rapport que l’on entretient sur le sujet ! Dépendance numérique sommes nous tous concernés ?

LA QUESTION DES ENFANTS ET DES ADOS

dependance numerique tous concernes ? caroline veilleribiere psychologue a mont de marsan repond a nos questions

C’est justement parce que les enfants sont en devenir, qu’ils ont besoin d’être protégés. Pas d’écran avant 3 ans nous conseille Guillaume Nguyen psychologue. Il nous invite à comprendre les dimensions sensorielles, relationnelles et psychomotrices de l’enfant en développement. L’impact des écrans sur le développement de ces dimensions parait inquiétant ! Ces dernières sont mises à mal par l’exposition trop tôt aux écrans. Dépendance numérique : tous concernés ? Les enfants certainement en réponse à un environnement qui les surexpose.

D’autres professionnels s’expriment sur le sujet. Notamment sur la notion d’attention. Les enfants exposés trop tôt, trop souvent, pourraient développer des retards de langage, des troubles du comportement entre autres. Surtout ils développeraient des troubles de l’attention. L’attention est ce qui détermine ce que l’on a de présent à l’esprit. S’intéresser à l’attention c’est s’intéresser à ce que l’on va mettre « dans sa tête ». Donc savoir bien utiliser son attention peut permettre d’éviter de se faire manipuler. Ainsi cela peut empêcher que d’autres décident pour nous ce que l’on va avoir en tête. Jean Philippe Lachaux, chercheur en neurosciences est actuellement très engagé sur ce sujet de l’attention. Je souligne sa merveilleuse action ! Nous le développerons un peu plus loin.

DÉPENDANCE NUMÉRIQUE, TOUS CONCERNÉS ? SYNTHÈSE CONCERNANT LES ENFANTS.

dependance numerique, tous concernes ? caroline veilleribiere psychotherapeute fait le point

Sylvie Dieu Osika, pédiatre, spécialiste de la problématique de la surexposition de l’enfant aux écrans répond à nos questions avec plus de détails ( lien vidéo depuis son nom).

Donc nous retiendrons qu’il y a un intérêt à utiliser les écrans mais de façon renseignée !  Il faut privilégier aussi « les ailleurs », diversifier les activités, partager avec les enfants. Contrôler « la consommation des écrans » chez nos enfants c’est aussi les protéger d’une posture de surconsommation. L’addiction est n’est pas très loin. Pourquoi ? Le cerveau de l’enfant et de l’adolescent n’étant pas encore mature (il ne sera vers 22 ans), ils restent plus sujets à la « compulsion ». La compulsion renvoie à la difficulté de se contrôler.

Maintenant, sachant ça, imaginez les méfaits d’une stratégie qui serait de proposer un temps d’écran à un enfant pour « le calmer ». Cela ne lui apprendra pas de se calmer. Il sera posé, certes mais dans les apparences. Mais son attention sera, quant à elle détournée (embarquée…) vers l’écran. Mais à aucun moment cela lui permet de trouver en lui-même le chemin pour « s’auto-réguler », apprendre à se calmer « de l’intérieur ». Enlevez l’écran à ce même enfant, il s’en suivra souvent une frustration de plus en plus grandissante pour accepter d’arrêter l’activité…

CONCERNANT LES ADULTES

dependance numerique chez les adultes. Caroline vieilleribiere psychologue à mont de marsan nous donne son expertise

Si les enfants et les adolescents ont tendance à reproduire ce qu’ils voient…Questionnez vous sur votre rapport aux écrans ! Quel modèle montrez-vous ? Il n’est pas question ici de vous culpabiliser ! Mais simplement de comprendre. De se donner le choix de changer des choses si on le souhaite. Tout simplement !

La période du confinement n’a pas été une période neutre sur le sujet. Entre le télétravail pour certains, le manque d’espace et la possibilité de pouvoir sortir, le fait de voir ses proches et amis par le biais des écrans privés de la 3 D…Notre consommation d’écrans a explosé !

SIMPLE UTILISATEUR OU « ACCRO » ?

caroline vieilleribiere psychologue a mont de marsan parle de la dépendance numerique

Derrière les écrans il y a des algorithmes. « Ces petits calculateurs numériques » analysent nos comportements. Alors ils nous proposent des gratifications en permanence pour nous séduire. Ces dernières captent votre attention. Les notifications discrètement et constamment nous interpellent.

Le son reconnaissable de l’arrivée de la notification sur nos écrans interpelle notre attention ! Coucou c’est encore moi ! Ohé me revoilà ! Les notifications sont propices à nous garder dans un état « d’intérêt  » ! Elles ne nous lâchent plus. Elles créent une tension insidieuse.  En même temps, nous n’avons plus envie non plus qu’elles nous lâchent !  Pourquoi ?

En partie parce que nous pouvons développer une « peur de passer à côté de quelque chose d’important ». Le FOMO (acronyme anglais de Fear of Missing Out) traduit l’anxiété sociale de passer à côté de nouvelles importantes.

caroline vieilleribiere psychologue à mont de marsan évoque le FOMO

Donc retenons dans un premier temps, la captation de notre attention, puis potentiellement une orientation vers ce syndrome dit du FOMO et enfin…

Que ce passe-t-il dans notre cerveau ? D’un point de vue biologique par ce qu’elles procurent, les notifications peuvent être assimilées à « des récompenses ». Ces récompenses vont activer dans notre cerveau toute une chimie qui va allumer le circuit de la récompense. Loin d’être un film de sciences fiction c’est de votre intégrité mentale dont il s’agit. Comment ça marche ? Dans cette vidéo remplacer le gâteau au chocolat par le rapport aux écrans.

QUELLES SOLUTIONS APPLIQUER ?

Pour éviter de se faire embarquer par l’addiction au numérique mais aussi les addictions en général, il faudrait se reconnecter à soi-même avant d’activer, à notre insu, le fameux système de récompense qui peut nous rendre dépendants.

Ce n’est pas qu’il est nocif en soit. Il peut être très utile. Cependant nous ne savons pas nous en servir ! Pour décider quoi rentrer dans son cerveau, il faut prendre soin de cette faculté qu’est l’attention. Elle est notre bien le plus précieux ! Dans un contexte d’addiction, c’est elle qui sera « capturée » en premier lieu pour nous embarquer plus tard dans le système enfermant de la récompense. Elle doit être, par la suite, gardée le plus longtemps possible par le système nous séquestrant ainsi dans l’addiction.

POUR LES PLUS JEUNES

caroline vieilleribiere psychotherapeute à mont de marsan explique la dependance numerique chez les plus jeunes

Jean Philippe Lachaux chercheur en neurosciences ( cité plus haut), peut nous aider sur ce sujet. Il est engagé dans le développement d’un programme Atole, Attentif, à l’école.

Ce programme (par le biais d’enseignement) a pour objectif d’éduquer l’attention des plus jeunes. Il est une merveilleuse initiative ! Il propose d’apprendre à protéger son attention, la stimuler, avoir de la gratification par son développement calme et profond. Cet enseignement doit pouvoir outiller les jeunes générations pour répondre à d’autres systèmes qui souhaitent eux, corrompre notre attention en la captant puis en l’inscrivant dans des systèmes potentiellement très addictifs. (L’objectif étant souvent pour ces systèmes de nous amener à consommer toujours plus !)

Espérons, par ces programmes la jeune génération plus équipée que celles de ses aînés pour penser son rapport au numérique.

DÉPENDANCE NUMÉRIQUE, TOUS CONCERNÉS ? SOLUTIONS POUR TOUS !

caroline vieilleribiere psychotherapeute a mont de marsan evoque l addiction

Privilégier les modes de vie, outils, initiatives qui permettent de développer et protéger notre attention. Chacun s’il souhaite s’y atteler, doit pouvoir trouver « son remède, sa solution » !

L’initiation au Mindfulness, la méditation de pleine conscience est un outil merveilleux sur ce sujet.

Elle s’adresse à tous les âges de la vie, enfants, adolescents, personnes âgées. Elle peut être pratiquée en groupe ou seul. Accompagné par un professionnel qualifié sur le sujet, vous deviendrez très rapidement autonome pour développer votre pratique. Le Mindfulness n’a pas pour vocation la relaxation. Parfois on le compare à des techniques de relaxation telle la sophrologie. C’est le terme de méditation qui induit en erreur. L’objectif du mindfulness est d’apprendre à mieux gérer ses émotions, son rapport à son propre fonctionnement.

caroline vieilleribiere psychotherapeute a mont de marsan parle de la meditation

L’idée n’étant pas de faire disparaître des symptômes (même si c’est souvent ce qui arrive) mais d’apprendre à faire avec. Effectivement l’effet relaxant est souvent au rendez-vous. Cependant il n’est pas un objectif en soi. La méditation de pleine conscience nous amène à développer notre attention. De ce fait notre fonctionnement est plus gratifiant, plus optimisé, plus profond. Cette pratique ne protège pas non plus de la souffrance de la vie. Elle permet d’apprendre à faire avec. L’idée étant de ne plus se faire embarquer par nos émotions et nos pensées. Il s’agit alors de les considérer, appréhender, pour nous en servir au mieux. Le mindfulness ancre dans l’ici et maintenant. Il rend la vie plus pleine et entière. C’est donc une bonne proposition pour résister à l’immédiateté induite par notre époque.

Il est urgent de se (re)connecter à soi-même

Sans mettre en marge, la pratique du mindfulness s’intègre bien à nos modes de vie occidentaux, elle peut devenir une bonne compagne pour traverser l’existence de façon plus pleine et entière !

Sur un caractère plus scientifique, sa pratique est reconnue en terme d’amélioration sur la santé pour lutter contre les mouvements dépressifs, les addictions entre autres. Alors osez aller à la rencontre de vous-même. Avant de vivre avec qui que ce soit ( enfants, conjoint, famille, etc…) c’est avec soi-même que l’on vit au quotidien !

caroline vieilleribiere psychologue a mont de marsan parle de meditation

2 réflexions sur “Miroir oh mon beau miroir numérique, dis moi combien j’ai de likes ?”

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